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Jeunes Agriculteurs veut une mobilisation responsable au Salon de l’agriculture

"On serait malhonnêtes de dire que rien ne bouge, mais on déplore d'en être arrivé à ce point là", regrette Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs à côté de Pierrick Horel, secrétaire général.

Jeunes Agriculteurs prévoit une mobilisation pacifique en amont du salon de l’agriculture. Le syndicat espère peser sur la scène politique quelques mois avant les élections européennes pour faire entendre leurs revendications.

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Continuer une mobilisation « pacifique ». C’est l’objectif du syndicat Jeunes agriculteurs (JA) qui prévoit une manifestation devant le salon de l’agriculture à Paris, le 23 février 2024, la veille de son inauguration, avec quatorze tracteurs « symboliques pour chaque région de la France mobilisée », soutient Pierrick Horel, secrétaire général du syndicat.

Quelques heures après la prise de parole du gouvernement, le syndicat Jeunes agriculteurs réalisait une conférence de presse à Paris, mercredi 21 février. Pas question d’abandonner la lutte « tant que nous ne sommes pas satisfaits du travail en cours », défend Pierrick Horel qui souhaite une soixantième édition du salon « marqué du sceau de la mobilisation responsable ».

Rencontre avec les politiques

Alors que le projet de loi d’orientation et d’avenir agricole (PLOA) a été présenté dans la matinée par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau, le syndicat espère rencontrer les différentes personnalités « quelle que soit leur couleur politique » pour faire entendre ses revendications en amont du vote de la loi au Parlement. « Le salon de l’agriculture ne doit pas être une prise d’otage des personnalités politiques, martèle Arnaud Gaillot, président de Jeunes Agriculteurs, Le salon de l’Agriculture reste un moment de fierté. »

Désormais, « la balle est dans [le] camp » du président de la République, assure Arnaud Gaillot. Emmanuel Macron, qui devrait se rendre samedi au salon, envisagerait un « grand débat » avec les acteurs de l’agriculture. Un format que le président de JA soutient : « Il est essentiel que le président de la République puisse entendre ce que les agriculteurs et agricultrices ont à lui dire en direct. Il faut trouver un format qui permet l’expression la plus large possible ».

Face aux critiques faites au syndicat de « cogestionnaire du gouvernement », JA répond qu’en tant que « corps intermédiaire, notre rôle est d’aller auprès du gouvernement quelle que soit sa couleur politique pour porter nos revendications ». Alors que le gouvernement a annoncé un nouveau projet de loi Egalim, JA propose d’y intégrer la suppression de la LME (loi de modernisation de l’économie) de 2008 et rétablir le principe du prix « marche en avant » , à partir des prix de production des agriculteurs.

Élections européennes

Parmi les autres mesures, JA salue la reprise de l’idée de prêts bonifiés (supprimés en 2017), du droit à l’essai pour les jeunes agriculteurs qui souhaitent s’installer, mais aussi l’abandon de l’indicateur Nodu pour les produits phytosanitaires pour préférer celui européen HRI-1. « L’agriculture se gère aussi au niveau européen ». Avec la Pac, l’Union européenne a effectivement un poids considérable dans l’agriculture française, les élections européennes de juin prochain peuvent donc être décisives pour l’agriculture. « Nous voulons plus d’Europe mais mieux d’Europe », déclare le président du syndicat.

Dans ce cadre, JA publie un manifeste avec 4 axes : « réformer la Pac vers plus de jeunesse, de résilience et de souveraineté ; harmoniser les normes en Europe ; rendre le commerce international plus juste ; et donner du sens à la citoyenneté européenne et à l’alimentation ». Le syndicat porte des propositions concrètes allant de l’augmentation du budget à 10 % pour des aides directes en faveur du renouvellement des générations, à la mise en place de soutiens ciblés par filière, la création d’un salaire minimum harmonisé en passant par le développement d’outils de gestion des risques climatiques. Le syndicat appelle aussi les consommateurs à consommer français pour soutenir les agriculteurs.

À travers ce manifeste, le syndicat Jeunes Agriculteurs entend bien peser dans la campagne électorale qui commence. Mardi, le Premier ministre Gabriel Attal a proposé à Marine le Pen un débat sur l’agriculture. Débat décliné par la présidente du Rassemblement national qui propose plutôt comme adversaire son héritier Jordan Bardella, tête de liste aux européennes.

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